Pensées pluvieuses
Monsieur Jean Talu, acceptez-vous que des pensées sur la Zac des Boschaux sous la pluie agrémentent votre blog d’expression libre ?
Orage. Violente pluie. Je passe par le lotissement de la Zac des Boschaux. C’est détrempé ! Des flaques partout ! Je me dis que c’est parce que ce n’est pas fini, que le chantier est en cours … et puis je pense à ce qu’il était autrefois : une zone humide, un chemin spongieux, des fossés plein d’eau toute l’année. Me revient constamment cette interrogation : comment a-t-on pu décider de bâtir en un tel lieu ?
Au fond des étangs de Bourgbarré, je discute avec un ingénieur spécialisé en hydrographie. Nous parlons des ruisseaux de Saint-Armel. Le Prunelay est en bien mauvais état. A quand sa restauration ? Il aborde le sujet de la Zac des Boschaux. Avec ses collègues, ils ne comprennent pas que l’on ait pu envisager un lotissement sur une zone humide. Lorsque cela a été envisagé, sous les mandats de Mr Trotoux, ancien maire, naïfs, nous avions demandé : « Cela ne vous inquiète pas de construire un lotissement sur un marécage ? » Nous n’avions pas eu de réponse. Nouveau maire, Mr Houssel, même question. Sourire et réponse du maire et de son adjoint Mr Etiennoul : « On va buser ! » Mon ingénieur en hydrographie lève les yeux au ciel : « Mais la nappe est là ! Ils peuvent toujours buser ! On ne déplace pas une nappe comme ça ! » Et puis il ajoute : « Et les lagunes ? Pourquoi les combler ? » Je réponds ce que l’on nous a répondu : « Elles doivent être comblées ! Mais elles seront compensées par de nouvelles ! C’est ce qu’on nous a répondu … » « N’importe quoi ! Les politiques font n’importe quoi ! Ca ne sera jamais fait !»
Je pense à mon grand-père mort en 1971 ou 1972, paysan, écologiste naturel avant que l’écologie n’existe, et qui me dit un jour : « Un ruisseau retourne toujours dans son lit ! »
Je pense aux gens de cette Zac. Que feront-ils dans les années à venir face aux trombes d’eau et aux orages de plus en plus violents ? Comment enlèveront-ils toute cette eau ? Et ceux qui ont décidé cette urbanisation, viendront-ils écoper avec eux ? Je me dis que ces gens modestes ont acheté une petite maison, mais je crains qu’ils n’aient aussi et surtout acheté une source … d’ennuis, de tracas et « d’emmerdes » futurs !
Signé Mot’